La chasse aux locations abusives à Paris: transcription

J'ai trouvé celui-là, mais effectivement…

En quelques clics économiques, ce père et son fils préparent leurs vacances d'été.

Parfaitement situé en ville et surtout parce qu'il y a un piano. Superficie, magnifiques volumes.

Il y a deux ans, ils découvrent ce site de locations entre particuliers. Déjà trois voyages effectués, le dernier au Danemark.

Serge Guiot-Bourg, retraité:
Il y avait deux chambres et on a partagé à deux. Et donc ça revenait à 90 euros chacun. On ne trouvera pas une chambre d'hôtel avec cette superficie pour 90 euros. Et puis en plus ça nous a permis de sympathiser avec les voisins. Donc de voir un petit peu comment les gens vivent sur place.

Bonjour.
Bonjour.

Le système est pratique et rentable.

Voilà.

Nina a loué son appartement une quinzaine de fois. Au départ pour financer la création de son entreprise.

Nina, chef d'entreprise:
Ce que je faisais, c'est que je louais l'appartement et j'allais dormir chez des amis. Ce qui me permettait d'avoir des revenus même en restant à Paris. Aujourd'hui dès que j'ai l'occasion de louer, j'en profite pour aller m'isoler et travailler à l'étranger. Ça me permet de financer mes déplacements par le biais des e-locations Airbnb.

Ce site, leader mondial propose 100.000 logements en France. Plus de 30.000 rien qu'à Paris, avec une forte concentration dans le coeur historique de la capitale. Et cela pose des problèmes de cohabitation.

Ces deux femmes sont inspectrices, assermentées par la ville de Paris. Leur mission: débusquer les appartements loués clandestinement.

Carine, inspectrice assermentée de la mairie de Paris:
Le conseil syndical de l'immeuble nous a signalé des meublés touristiques suite à des plaintes d'habitants de l'immeuble. Donc du coup, je viens sur place procéder à une enquête.

Dès l'entrée, le ton est donné. Rencontre avec une voisine.

Voisine:
Pour moi c'est hyper difficile. Je, je, je pète les plombs, quoi. Je ne peux plus. Je veux dormir. J'ai pas envie d'être réveillée, comme si c'était la guerre, à deux heures du matin par des valises, des bruits.

Dans un autre immeuble sa collègue, seule, inspecte et découvre.

Avez-vous loué cet appartement pour quelques jours?

Elle entre et accumule les preuves pour une future négociation… voire une plainte

Geneviève, inspectrice assermentée de la mairie de Paris:
À partir du moment où nous avons des annonces Internet, que cette même personne a une vingtaine d'annonces sur le site Airbnb, il y a de fortes présomptions pour que ça ne soit pas sa résidence principale.

Il est possible de louer sa résidence principale, simplement moins de 4 mois par an. Seule obligation: déclarer les revenus.

Si vous êtes locataire, il y a des conditions supplémentaires.

David, juriste CLCV:
Il ne peut pas pratiquer auprès du sous-locataire un loyer supérieur à celui dont il s'acquitte. Il faut avant toute chose avoir l'autorisation préalable écrite de son bailleur.

Si vous louez plus de 4 mois ou une résidence secondaire, il faut signaler une activité commerciale. La fiscalité est plus lourde. Pour ce spécialiste, rares sont les propriétaires qui déclarent.

Pascal Viltrant, agent immobilier A part of Paris:
Il est à mon avis très facile pour les propriétaires de se faire payer en espèces et de ne pas déclarer les locations qu'ils font au fisc.

Le manque à gagner, serait très important. Depuis trois ans, la mairie de Paris chasse les fraudeurs. Dans le centre historique de la capitale, Un appartement sur quatre serait un meublé touristique ou une résidence secondaire.

Ian Brossart, maire adjoint logement à la mairie de Paris:
Notre cible, ce sont les gens qui achètent plusieurs appartements avec pour seul objectif de les transformer en meublés touristiques. C'est donc de l'hôtellerie clandestine.

Dans cet immeuble, 4 appartements étaient loués à l'année sans être déclarés. La propriétaire a été condamnée à la peine maximale: 25.000 euros par logement, soit 100.000 euros.

Laurent Delsol:
Cette mode des meublés touristiques a des conséquences. Aujourd'hui à Paris il y a une pénurie des petites surfaces. Une carence qui engendre une augmentation des prix à l'achat et à la location.

Dictionnaire CNRTL: