Il fait un constat à l'amiable.
"Il n'y avait pas de témoins lors de l'agression."
Il s'arrête sur une aire de repos.
"La colère routière peut avoir de graves conséquences."
"Dès qu'on s'approche trop du véhicule, il y a cette réaction épidermique de révolte."
"Certains automobilistes pètent les plombs, même s'ils ont tort."
Il note la plaque d'immatriculation.
"Deux chauffeurs en viennent presque aux mains près de l'Arc de Triomphe."
Et j'en viens naturellement à cette enquête
exemplaire
sur l'agressivité au volant.
C'est un phénomène
visible
tous les jours dans les rues des grandes villes.
Hier encore, en plein Paris, un homme a été grièvement blessé par un agent de Propreté qui était
irrité
par ses coups de klaxons.
Pour un simple refus de priorité au pied de l'Arc de Triomphe, ces deux hommes
se battent
.
Cette fois, l'accès de colère s'arrête là, mais ce n'est pas toujours le cas.
Pour Michael tout a commencé par un banal dépassement de
camion
.
Il s'engage sur la voie de gauche lorsqu'un automobiliste qui arrive
à toute allure,
lui fait des appels de phares.
Quelques minutes plus tard Michaël s'arrête sur
un espace en bordure d'autoroute pour faire halte
. Il est poursuivi par l'autre conducteur.
Étant convaincu finalement que c'est la police, il descend la vitre.
Il est attaqué sur-le-champs et il a le cou tout rouge et plein d'
ecchymoses, bleus
.
Malheureusement, il n'y a pas de témoins.
Finalement l'agresseur prend la fuite. Michael note son immatriculation avant de le faire condamner quelques mois plus tard.
Pour les spécialistes, la voiture serait un espace d'intimité, une sorte de coquille qu'il faut protéger des violences extérieures.
Dès l'instant où l'on pénètre dans ces zones, avant et arrière des véhicules, eh bien il y a cette réaction instinctive, à fleur de peau de l'usager qui se révolte contre l'autre.
Klaxons, queues de poisson, refus de priorité… autant de
manques de politesse
qui font le quotidien des conducteurs, même s'ils ne le reconnaissent pas.
Seuls 13 % des automobilistes
reconnaissent
être agressifs au volant.
Bien sûr, il y a des tas de conducteurs courtois, qui règlent les petits accrochages entre eux, par un constat sans procès-verbal .
Parfois, la colère routière peut avoir des
suites
bien plus graves.
On se souvient de ce drame du début de l'été où un conducteur avait été battu à mort sur l'autoroute A13.