On revient au chapitre médical pour parler de cette femme de 40 ans atteinte de tumeurs au cerveau. Elle vient de lancer un appel aux dons sur Internet pour assurer, dit-elle, l'avenir de ses enfants. Une situation extrême, alors que les scientifiques viennent de découvrir une technique prometteuse dans le traitement de certains cancers: la cryothérapie, c'est-à-dire l'élimination des tumeurs par le froid.
Caroline Bayle et Arnaud Ifergane ont rencontré les médecins de Strasbourg, qui ont fait la découverte.
Dans ce service d'imagerie, spécialisé en cancérologie, la technique est une petite révolution.
Afshin Gangi:
Ce qu'on va faire aujourd'hui, c'est congeler toute la tumeur et la faire passer à une température de, entre moins 40 et moins 180 degrés.
Pour transformer en glaçon cette tumeur, située à quelques millimètres du coeur, sans abîmer la peau, la graisse ou les muscles autour, il va falloir utiliser ces grandes aiguilles et contrôler leur trajectoire grâce à un scanner.
Afshin Gangi:
Le plus important, comme vous l'avez vu, c'est la mise en place de l'aiguille.
Ça doit être extrêmement précis. C'est la partie difficile de la, du geste.
Là, maintenant on est prêts.
Les aiguilles, directement reliées à ces grosses bonbonnes.
Là nous avons deux bouteilles d'argon, c'est le gaz qui refroidit euh... au niveau des tumeurs.
L'argon, envoyé sous pression au bout de l'aiguille, il va en sortir à moins 180 degrés, et totalement détruire la tumeur. Aujourd'hui la technique concerne les patients inopérables et permet d'éliminer des métastases osseuses, des tumeurs du rein, poumon, foie, et depuis peu prostate.
Hervé Lang:
C'est une technique en cours d'évaluation. On a pratiqué actuellement euh... quatre cas et le cinquième est à venir pour le mois de janvier.
L'avantage de la cryoablation, c'est sa grande précision. Les progrès de l'imagerie médicale permettent de visualiser en permanence le glaçon, de détruire la tumeur et rien d'autre.
Afshin Gangi:
C'est ça l'avantage de la cryothérapie: c'est qu'en fin de procédure, je sais si j'ai tout fait, ou je n'ai pas tout fait.
Certes, la technique coûte cher. Mille euros pour chaque aiguille, mais cette patiente, elle, sortira dès le lendemain, sans douleur, ni traitement.